Par Pierre Yvan Belinga


Qui de la candidate démocrate Kamala Harris ou du candidat républicain Donald Trump sera le 47ème président des Etats-Unis d’Amérique ? C’est la principale question qui taraude les esprits des américains à la veille des élections présidentielles du 5 novembre prochain. Des interrogations s’orientent notamment sur le devenir de la politique étrangère américaine post-présidentielle 2024. Les deux candidats ont des visions complètement divergentes des priorités et de l’influence du pays de l’oncle Sam sur la scène internationale. Leurs méthodes d’action concrètes restent peu prévisibles. Aucun des candidats n’est véritablement lisible sur sa politique étrangère.


Vers une continuité nuancée avec Kamala Harris ?
Vice-présidente de Biden entre 2020 et 2024, la candidate démocrate a acquis une expertise indéniable en politique étrangère. Nonobstant le fait que ses déclarations suggèrent une continuité avec la ligne Biden, elle pourrait développer sa propre approche, notamment dans le style, tout en maintenant une diplomatie modérée qui équilibre fermeté et recherche de consensus.

Dans son programme de campagne, Harris soutient Israël dans sa volonté de se défendre tout comme elle semble par exemple être sensible aux aspirations du peuple palestinien. Lors d’un discours devant les délégués démocrates à Chicago en août dernier, elle a souligné l’importance
d’un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas pour une libération des otages. Une condition nécessaire d’après elle, pour que les Palestiniens « réalisent leur droit à la dignité, à la sécurité, à la liberté et à l’autodétermination ». Cette position est rejetée par le gouvernement d’extrême droite israélien.


Le conflit en Ukraine sera également témoin d’un style Harris en politique étrangère dans la mesure où elle pourrait privilégier une sortie de crise progressive tout en consolidant les alliances avec l’OTAN (Organisation du traité de l’Atlantique nord) et toute entité susceptible de mettre une quelconque pression sur la Russie.


Contrairement à Joe Biden dont les liens avec l’Europe reposent en partie sur ses origines irlandaises, Kamala Harris pourrait adopter une perspective davantage pragmatique moins influencée par des considérations émotionnelles et/ou culturelles. Malgré cette distance, la stabilité des alliances transatlantiques n’est pas compromise.


Donald Trump : une politique étrangère imprévisible et sans principes fixes ?
L’imprévisibilité de Trump rend difficile l’anticipation de sa politique étrangère. Ses déclarations de campagne et même ses quatre années passées à la Maison Blanche en tant que président des Etats-Unis (2016-2020) ne représentent que des indicateurs de ses intentions. Sa promesse de résoudre la guerre en Ukraine « en 24 heures », probablement par une réduction de l’aide militaire à Kiev, reste vague et pourrait se heurter à des résistances institutionnelles
américaines.


Au Proche-Orient, Trump pourrait intensifier sa stratégie de soutien inconditionnel à Israël abandonnant toute exigence à Benjamin Netanyahu et continuant à agir en Palestine sans aucun élément de considération pour la sécurité. Toutefois, il convient de rappeler que les déclarations
de Trump sont, dans de nombreux cas, marqués du sceau de la contradiction et de l’inconsistance.


Trump maintient une position ferme contre l’Iran, illustrée par le retrait américain de l’Accord sur le nucléaire en 2018. Son éventuel retour à la présidence pourrait mener à un durcissement des sanctions et une opposition plus marquée aux intérêts iraniens dans la région.


Concernant l’OTAN, il affiche un scepticisme persistant, ayant critiqué durant son mandat (2016-2020) le niveau des dépenses militaires des pays alliés. Cette position pourrait fragiliser les relations transatlantiques et questionner la présence militaire américaine en Europe.


Les visions des deux candidats pourraient plus ou moins converger en ce qui concerne les limites aux velléités hégémoniques de la Chine. Néanmoins, les approches s’avèrent être différentes. Harris privilégierait une coalition internationale pour contrer l’avancée technologique chinoise, tandis que Trump opterait pour le protectionnisme et des engagements financiers des alliés. Lors d’un récent meeting à Détroit, il a d’ailleurs célébré les droits de douane comme «le plus beau mot du dictionnaire », avant même le mot « amour ».


L’Afrique, malgré sa forte croissance, reste marginale dans la campagne présidentielle américaine. Trump privilégie une approche centrée sur la migration et la sécurité, au détriment des partenariats économiques. À l’inverse, Kamala Harris favoriserait une coopération multilatérale, soutenant davantage la stabilisation et les politiques de développement du continent.

One thought on “Présidentielles américaines 2024 : que nous réservent Harris ou Trump enmatière de politique étrangère ?”
  1. Il faut marteler le fait que Trump il a une politique étrangère moins béliqueux que harris . Sous Trump nous avons eu des des des rencontres avec le leader Nord coréen kim jun un qui est un énnemi juré des USA. Cela démontre à suffisance que le candidat Républicain à une vision du monde plus pacifique non pas par ce qu’il n’aime pas la guerre mais qu’il souhaite pas dépense l’argent du contribusble Americain pour des guerres à l’extérieur sa position sur l’Ukaraine en dit. Je pense que contrairement à ce que disent les médias du conformisme occidentale sur le caractère imprésivible de Trump , il est clair que Trump a une politique étrangère clair qui de manière indirecte profite au tiers monde notamment à l’Afrique.

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