Explosive. Les Jeux olympiques ont été un magnifique fabricateur d’insouciance. Voire de déni. Lénine disait qu’il y a des décennies où rien ne se passe, mais par contre qu’il y avait des semaines où des décennies se produisaient. Telle est notre époque.

Commençons par un petit détour 2000 km à l’Est: l’Ukraine. Les troupes de Zelensky occupent actuellement une centaine de localités russes à proximité de Koursk, ville portant le nom de la plus grande bataille de chars de l’Histoire et où l’Armée rouge dérouta l’envahisseur nazi. Si les experts militaires débattent de la durabilité de cette offensive, cette incursion est un tournant pour deux raisons. La première est psychologique: les Russes commencent à ressentir dans leur chair ce qu’est une guerre, 200 000 déplacés et la réalité des bombardements. Puis c’est la première fois qu’un pays envahit le territoire national d’une puissance nucléaire depuis l’Argentine aux Malouines. Tout ceci est sûrement une manœuvre pour placer les Ukrainiens en position favorable lors de potentielles négociations. Néanmoins, c’est certainement un fort affront pour la Russie poutinienne. À quoi s’attendre?

De l’autre côté de l’Atlantique. Les États-Unis, première puissance mondiale, s’apprêtent à élire en novembre leur prochain président. Période de forte tension, de toutes les outrances, l’élection la plus suivie au monde nous réserve certainement des surprises. Ceci a tendance à renforcer le statut quo sur tous les dossiers pouvant déchirer l’opinion. Ainsi, la fin de présidence de Joe Biden sera marquée par l’intention de ne pas molester sa candidate Kamala Harris. Donald Trump qui avait provoqué l’invasion du Capitole il y a 3 ans semble prêt à tout pour gagner l’élection qu’on lui a volé la dernière fois. À quoi s’attendre?

Passons à Jérusalem, ville accueillant les temples des trois religions monothéistes. Pas plus tard qu’il y a 3 jours, le ministre de la sécurité nationale israélien Ben Gvir et figure centrale de l’extrême droite israélienne a organisé une prière sur l’esplanade des Mosquées rompant avec le status quo de 1967. Une provocation de plus pour le colon qui plaidait en avril l’expulsion définitive des Palestiniens de Gaza. Cette guerre déclarée au terrorisme ne finit plus de toucher les populations civiles, isoler Israël sur la scène internationale et alimenter la spirale de la haine dans la région. Facteur aggravant, après l’assassinat du chef du Hamas en Iran, la République islamique promet de riposter. Le régime de Téhéran qui arme dans la région tous les groupuscules hostiles à Israël avait déjà lancé en opération aérienne en avril dernier visant pour la première directement fois le sol israélien. À quoi s’attendre?

En Europe, les affaires ne sont pas non plus au beau fixe. La France n’a pas de gouvernement et s’enfonce dans une période d’instabilité politique. La Grande-Bretagne sort de semaines d’émeutes “anti-immigration” instrumentalisées par l’extrême-droite suite au meurtre de trois fillettes perpétré par un individu de 17 ans, immigré de deuxième génération de parents rwandais.  Le flottement économique de l’Allemagne persiste avec une croissance très faible pendant que l’AFD progresse. Retombées d’une stratégie qui avait consisté ces 30 dernières années à miser sur le gaz russe et sur les exportations avec la Chine, qui elle aussi connaît des difficultés économiques.
À quoi bon s’attendre? L’avenir nous le dira.

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