Le Luxembourg a récemment interdit la mendicité dans le rues de la capitale.
Cette interdiction entrée en vigueur le 15 janvier 2024, ne concerne que certaines zones de la capitale, telles que les rues commerçantes, les places publiques, les parkings et les parcs, de 7h à 22h.
La décision a suscité une polémique, de nombreuses personnes s’inquiétant pour les droits de l’Homme.
Une grande partie des oppositions parviennent des partis gauches et socialistes, le Déi Lénk, LSAP et quelques autres opposants qui ont tenu une conférence de presse commune et selon la cheffe de LSAP, Taina Bofferding, cette conférence ne sera pas la dernière « tant qu’il y a des points à critiquer dans l’action du gouvernement ».
Les réformes n’interdissent pas la mendicité à l’échelle national, ce qui serait en contradiction avec le droit européen; elles laissent cette décision aux autorités municipales.
Selon le gouvernement luxembourgeois, certains mendiants adopteraient des comportements intrusifs et violents.
C’est pour cette raison que le ministre de l’intérieur, Léon Gloden, précise que l’interdiction vise la « mendicité organisée et agressive » qui à été introduite suite à une « augmentation de la mendicité en bande organisée et de la mendicité agressive ».
Malgré cet objectif, la décision affecte tous les individus.
La manière dont la ville envisage de distinguer les sans-abris habituels des « bandes organisées » est incompréhensible pour beaucoup.
Fin décembre 2023, un acte de vandalisme avec un tag rouge, protestant contre l’interdiction, a été situé sur les murs de la propriété du ministre des Affaires intérieures.
Celui-ci disait « Nee zum Heescheverbuedt », « Non à l’interdiction de la mendicité ».
En Janvier 2024, la présidente du syndicat des policiers, SNPGL, Marlène Negrini a remarqué que le réglement n’est pas très clair pour la police également.
Les agents doivent verbaliser chaque mendiant et les éloigner des zones d’interdiction, or rien ne permet la distinction des mendiants d’une bande et une personne cherchante à survivre.
La CCDH remarque que «la pénalisation est une réponse inadéquate à la pauvreté» ainsi qu’«une approche réductrice et culpabilisante pour les personnes en situation de précarité».
Plus de 4 500 résidents luxembourgeois ont signé une pétition pour contraindre le parlement à débattre de l’interdiction de la mendicité, qu’ils estiment illégale.
De plus, vendredi dernier, une marche contre cette interdiction, organisée par Amnesty Luxembourg, a rassemblé un grand nombre d’opposants.
Pour garantir le respect de l’interdiction, le fait d’aborder des passants dans les rues ou simplement d’être assis avec un gobelet a été sanctionné.
Les mendiants trouvés dans les rues de la ville de Luxembourg sont passibles d’une amende de 25 à 250 euros, ou de plusieurs jours de prison s’ils ne sont pas en mesure de payer.
Néanmoins, les critiques persistent et des interrogations sur l’efficacité de la décision se multiplient.
Amnesty Luxembourg souligne que ceux qui ont recours à la mendicité font face à des réalités économiques et sociales que l’État devrait prendre en compte plutôt que de les punir ou de les dissimuler.
La Cour européenne des droits de l’homme est d’accord avec cette déclaration et a constaté que la mendicité permettait aux pauvres de gagner un revenu capable de soulager leur pauvreté, ce qui signifie que l’interdiction de mendier empêche donc les sans-abris de subvenir à leurs besoins élémentaires.